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Le FOMC ne touche pas à ses taux, comme attendu
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Deux hausses de taux modérées possibles d'ici la fin de l'année
(Actualisé avec précisions)
par Howard Schneider et Michael S. Derby
WASHINGTON, 14 juin (Reuters) - La Réserve fédérale américaine a laissé mercredi ses taux directeurs inchangés, une première depuis mars 2022, mais elle a ouvert la porte à deux autres relèvements d'un quart de point chacun d'ici la fin de l'année face à la solidité de l'économie.
L'objectif de taux des fonds fédéraux reste donc fixé à 5,00%-5,25%, comme attendu par une large majorité des experts interrogés par Reuters.
"Le maintien de la fourchette cible lors de cette réunion permet au Comité d'évaluer les informations supplémentaires et leurs implications pour la politique monétaire", a déclaré la banque centrale des Etats-Unis dans le communiqué annonçant les décisions de son comité de politique monétaire, le FOMC (Federal Open Market Committee).
Les prochaines hausses "prendront en compte l'effet cumulé des hausses passées, les effets retardés de sa politique sur l'activité économique et l'inflation et les développements économiques et financiers", a-t-elle ajouté.
La Fed met fin à une série de dix hausses de taux consécutives en l'espace de 15 mois mais son président, Jerome Powell, a souligné lors d'une conférence de presse que les membres du comité sont favorables à ce que le durcissement monétaire continue.
Il a indiqué qu'aucune décision n'avait prise pour juillet, qu'il s'agirait d'un "live meeting" (réunion ouverte) susceptible de déboucher sur une hausse de taux.
L'INDICE S&P-500 PASSE AU ROUGE
Les nouvelles projections économiques, au biais "hawkish", montrent que la médiane des anticipations des responsables monétaires voit le principal taux directeur passer à 5,50%-5,75% d'ici fin décembre.
Les annonces de la banque centrale se sont traduites à la Bourse de New York par un recul des principaux indices: le Standard & Poor's 500 .SPX , la référence pour les investisseurs, perdait 0,20% à quelques minutes de la clôture. Le rendement des Treasuries à deux ans est passé au-dessus de 4,8% pour la première fois depuis le 10 mars.
"Il semble que les membres du Comité soient devenus encore plus 'hawkish' depuis la dernière réunion et je pense que cela a pris les investisseurs par surprise", a déclaré Sam Stovall, chez SFRA Research.
Les contrats à terme sur les taux d'intérêt américains intègrent désormais une probabilité estimée à 75% d'une hausse des taux le mois prochain, celle d'une baisse d'ici la fin de l'année diminue.
Jerome Powell a en effet rejeté l'éventualité d'une diminution du coût du crédit dans l'année. Néanmoins, le FOMC prévoit une baisse de taux de 100 points de base en 2024.
Les projections de la Fed suggèrent que le PIB des Etats-Unis s'établira cette année à 1%, contre 0,4% dans les prévisions de mars, et le taux de chômage à 4,1%, contre 4,5% auparavant. En mai, le chômage était de 3,7%.
Une économie plus forte que prévu implique un ralentissement de l'inflation plus lent.
L'inflation mesurée par l'indice privilégié par la Fed, celui des dépenses personnelles de consommation (PCE), elle devrait à 3,2%, contre 3,3% anticipé en mars. Dans sa version "core", qui ne tient pas compte des prix alimentaires et de l'énergie, le PCE devrait passer de +4,7% actuellement à +3,9% en fin d'année, et non plus à +3,6%.
(Howard Schneider avec Bansari Mayur Kamdar, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse et Tangi Salaün)
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